Réfléchir à la réconciliation

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Par : Hilary Inwood

Notre deuxième journée au sein de l’expédition Canada C3 a représenté pour moi une occasion de réfléchir à la signification de la réconciliation. La réconciliation est l’un des thèmes du voyage; nous la favorisons en nous instruisant des systèmes de connaissances des Inuits et des Premières Nations du Canada. Le matin, nous avons fait notre première randonnée à Tay Bay. Jaypootie nous a servi de guide; c’est un chasseur inuit et un guide qui participe à cette étape avec nous. Il s’occupe également de surveiller les ours. Visiblement, il connaissait très bien le territoire : il nous a donné des explications sur les traces d’ours, les boulettes de régurgitation des hiboux, les plantes indigènes et les terrains de chasse. Il était sensible aux détails de la nature que la plupart d’entre nous rataient. Une autre membre respectée du voyage, c’est Charlene Bearhead, une gardienne du savoir d’Edmonton. Charlene a six enfants et sept petits-enfants; elle a été la responsable pédagogique pour la Commission de vérité et réconciliation; elle est maintenant la coordinatrice pédagogique pour l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Elle est aussi la coprésidente du conseil d’administration du Fonds Downie/Wenjack, qui a financé le Salon du Patrimoine du navire. Cet espace de réflexion est rempli de cadeaux offerts par des communautés inuites et des Premières Nations au fil de la traversée : des bâtons de crosse, un tambour inuit, des raquettes faites à la main, des livres et beaucoup d’œuvres d’art significatives. Charlene nous a bien présenté le Salon et le Fonds Downie/Wenjack (si vous ne le connaissez pas, vous gagneriez à vous renseigner à son sujet).

Nous avons eu l’honneur d’assister au moment où Jaypootie a donné un cadeau à Charlene, pour le Salon : des griffes d’ours polaire, rapportées d’une de ses expéditions de chasse – nous avons tous été émus. Et la journée s’est terminée par notre première observation d’ours polaires sur un îlot de glace (spectaculaire!), puis de guillemots de Brünnich et de mouettes tridactyles sur des falaises escarpées. Paul Smith, un spécialiste des oiseaux qui prend part à l’expédition, a partagé ses connaissances sur la survie de ces remarquables oiseaux dans un climat aussi rude. Cela m’a fait penser aux connaissances, aux relations et à la résilience que nous pouvons apprendre des Inuits, des Premières Nations et des créatures « plus qu’humaines » que sont les ours polaires et les oiseaux de mer; il suffit de prendre le temps d’écouter, d’observer, de sentir et de nous « connecter ». À mon avis, une partie de la réconciliation consiste à développer notre capacité à voir et à respecter les liens profonds qui unissent toutes les formes de vie de la planète; à comprendre comment nous pouvons promouvoir leur santé et leur longévité – ce qui revient à promouvoir notre santé et notre longévité.

 

Cet article a été publié à l’origine sur le blogue d’Hilary.